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 la lumière déchirée - 7

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Aralf
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Aralf


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MessageSujet: la lumière déchirée - 7   la lumière déchirée - 7 Icon_minitimeVen 17 Sep 2010 - 8:22

Chapitre 6

« Nous vous attendrons avec votre sœur, sur la lune de Dénéria. Pour elle, les jours qui passeront, seront des mois, ne la faites pas trop attendre »

Suivait une signature manuscrite dans laquelle on pouvait deviner le nom d’Elézard et juste à sa droite un dessin stylisé représentant un bâtiment carré, encadré de deux colonnes et surmonté d’un chapiteau triangulaire.

- Et c’est tout ? demanda Milov, les yeux écarquillés.

Paul d’Estel qui avait longuement hésité à convier Milov au cercle restreint des officiers présents dans sa cabine, prit tout son temps pour répondre en détachant bien les syllabes :
- Oui, c’est tout…
- Mais qui sont-ils donc ? Cette figure en bas à droite me rappelle quelque chose.
- Elle vous rappelle sans aucun doute les cours d’Histoire de votre université terrienne. Pour vous et les vôtres ce sont déjà des évènements anciens, pour nous c’était hier. Faites donc un effort Milov…
Celui-ci fronçait les sourcils au dessus de la lettre qu’il tenait à bout de bras, comme si cela pouvait l’aider à retrouver le souvenir fugace qui lui avait traversé l’esprit. Puis au bout de quelques instants , il bredouilla :
- C’est … c’est le symbole du Temple ? les frères du temps… C’est bien cela.
Levant la tête, il parcourut la cabine du regard et comprit aux regards fermés des officiers, qu’il avait vu juste. Le Capitaine Priam, qui était resté debout, appuyé contre une cloison, avait les mâchoires serrées, les yeux perdus dans des souvenirs qui semblaient revenir le torturer. Ce fut finalement Paul qui reprit la parole :
- Oui les frères du temps, ou le Temple, c’est comme vous voulez. Toujours est-il qu’ils sont de retour…
- Mais je croyais que la secte avait été éradiquée suite à une bataille spatiale à … Ossine ? Austin ?
Prial desserra les lèvres et sans que son expression, ni son regard ne change le moins du monde, il prononça :
- Ho’sin, c’était à Ho’sin…
- Pardonnez moi Capitaine, mais vous y étiez ? Cela me semble si vieux, enfin je veux dire.
La bouche de Prial se tordit en un simulacre de sourire qui accentua les rides de son visage :
- Et oui, je ne suis plus tout jeune et j’ai passé bien plus de temps dans un vaisseau filant plus vite que la lumière, que les deux pieds sur une planète. Et j’étais bien à Ho’sin, oh oui j’y étais…
- Que s’est-il passé ?
Le vieil officier regarda l’Estel pour quémander son approbation. Celui-ci inclina la tête en signe d’approbation et Prial reprit.
- L’année 3002, temps terrestre de référence, cela vous dit quelque chose jeune homme ?
- La loi sur l’interdiction des religions ?
- Exactement. Pendant la seconde moitié du troisième millénaire les grandes de guerres de religions ont embrasé l’humanité, détruit nombreuses de nos jeunes colonies et mené la population terrienne, elle-même, au bord de l’extinction. En 3002, le tout jeune Conseil de l’Union a fait voter cette loi d’interdiction stricte des religions et de toute forme de « croyance non avérée par des faits scientifiques ». Toutes les familles spatiales qui s’étaient peu à peu constituées autour de leur flotte de navires ont signé une charte avec le Conseil en s’engageant à faire respecter cette loi partout dans la Galaxie. Et c’est ce que nous avons fait…
- Toutes les anciennes grandes religions ont peu à peu disparu, mais une nouvelle Eglise est apparue sur leurs ruines et a rassemblé, ou plutôt aggloméré certains de leurs anciens fidèles…
- Exactement. Ils se nommèrent les frères du Temps et leur secte fût dénommée le Temple. Leur hiérarchie était secrète, ils bénéficiaient de réseaux occultes implantés sur presque tous les mondes connus. Il a fallu dénouer l’écheveau centimètre par centimètre, mais peu à peu les efforts conjugués du pouvoir central de l’Union, des gouvernements locaux et des familles spatiales en sont venus à bout. Il y’a maintenant près de cent cinquante ans, leurs derniers adeptes se sont regroupés sur un immense vaisseau, qu’ils avaient dénommé l’Arche et qui était en vérité une puissante forteresse spatiale. L’Estel et deux autres familles de moindre taille et qui se trouvaient toutes dans le secteur galactique ou l’Arche avait été repérée, se sont alliées et ont attaqué la forteresse. Elle était fortement défendue, mais nous avons fini par submerger ses systèmes de défense et nous avons donné l’assaut, une horrible boucherie, puis nous avons fait sauter l’épave…
- Pourquoi ne pas l’avoir simplement détruite avec les armes de vos vaisseaux ?
Prial marqua un temps d’hésitation puis finit par répondre :
- Telle fut la décision de l’Estel, nous avons suivi ses ordres.

Milov, se retourna vers Paul :
- Votre père ?
- Oui, c’est lui qui avait alors cette charge. Nous n’étions alors avec Ann que de jeunes enfants, mais ce sont sans doute les pires moments dont je me souvienne. Ne me demandez pas ce que j’aurais fait à la place de mon père, je l’ignore. Toujours est-il que la bataille d’Ho’sin était censé avoir marqué la fin du Temple. A priori nous nous sommes trompés et il faudra dire à vos amis de l’Union de réviser leurs livres d’Histoire. Maintenant Milov, je vous repose la question, il faut que vous me disiez à quoi rimait votre stupide mission et la soi-disant origine extra galactique de ce vaisseau.
- Je ne peux vous apporter aucune autre réponse que celle que je vous ai déjà donnée. Le Conseil de l’Union a demandé des volontaires pour embarquer en tant qu’émissaires à bord des vaisseaux amiral des principales familles de la Galaxie. Quant aux informations qu’ils nous ont chargé de vous communiquer, je suis incapable de vous dire si ma hiérarchie a agit de bonne foi, a été manipulé ou nous a tous volontairement induit en erreur…
- Pourquoi auraient-il fait ça ?
- Je l’ignore complètement et je ne peux que vous assurer à nouveau de ma propre sincérité et de ma volonté de tout mettre en œuvre pour retrouver Ann
- Pour l’instant je devrais me contenter de ça ; mais si vous m’avez trompé volontairement d’une façon ou d’une autre ou si je découvre que vous déteniez des informations que vous nous avez cachées, je vous balance dans un sas sans autre forme de procés…
- C’est bien compris Commandant, mais je ne vous cache rien. Et pour Ann, que comptez vous faire ?
- Tant que nous n’allumons pas nos propulseurs hyperluminiques, nos demeurons sur le même plan de réalité temporelle qu’elle.
- Cela ne résout pas le problème !
- Non, mais avant de prendre la moindre décision, je veux avoir toutes les informations sur ce qui s’est passé sur Janus IV. Où était caché le treizième vaisseau, qui étaient les complices d’Elézard et que savent-ils des technologies mises en oeuvre, de quels soutiens bénéficiaient-ils. Jhésom, je vous vois trépigner depuis tout à l’heure, vous avez une remarque à faire ?
- Oui, Monsieur. Dénéria se situe à guère plus de cinquante années lumière de notre position. J’ai soumis les données à nos systèmes de calcul et je suis persuadé que vous avez fait de même. Compte tenu de cette distance relativement courte, statistiquement nous pouvons espérer limiter le décalage temporel à quelques années tout au plus. Cela ne vaut-il pas la peine ?
- C’est justement cela qui m’inquiète, Jhésom…
- Mais pourquoi !? Ann est encore fort jeune, deux ou trois années de décalage ne remettraient pas vraiment en cause son unité avec la famille…
Ce fut Milov qui lui apporta la réponse :
- Je pense que l’Estel a peur que cela soit un piège ou tout au moins un jeu cruel. Lorsque nous arriverons en vue de la lune de Dénéria, sans savoir vraiment où les chercher, ils auront tout le temps d’en décoller ; d’où peut être aussi le choix d’une lune comportant une force d’attraction plus faible que la planète mère du système. Ensuite ils sauteront dans l’hyperespace comme ils l’ont fait et le « jeu » continuera.
- Bravo Milov, reprit Paul, vous êtes plutôt futé pour un rampant. Si le point de rendez-vous avait été situé à l’autre bout de la Galaxie, ils auraient anéanti nos espoirs d’un seul coup et nous ne nous serions pas déplacés. Il s’agit d’une vengeance contre notre famille, Jhésom, ils veulent nous faire souffrir le plus longtemps possible. D’un autre coté cela nous permet d’espérer qu’ils conserveront Ann en vie.
Jhésom quelque peu blessé dans son orgueil dit d’un ton sec :
- donc on attend !
- Toutes les idées et suggestions doivent être étudiées, poursuivit Paul, c’est pour cela que je vous ai réuni. Je vous écoute…
Un silence pesant se prolongea autour de la table de réunion ; la plupart des participants, avaient le regard baissé et semblait admirer les veines de l’épais plateau d’acajou, une espèce depuis longtemps disparue, vestige des vieilles forêts de la Terre.
- J’ai peut-être une suggestion, Monsieur.
Dit une femme officier sur un ton extrêmement martial.
Intimidée par la situation, elle avait mal contrôlé sa voix qui fait l’effet d’un coup de tonnerre dans cette pièce qui avait été plongée plusieurs minutes dans un long et profond silence.
Tous les regards, et notamment celui de l’Estel qui marqua son assentiment, se tournèrent vivement vers elle et quelque peu gênée, elle poursuivit un ton plus bas :
- Mais mon idée risque de ne pas vous plaire. C’est contraire… Elle s’interrompit
- Nous vous écoutons Capitaine Amilia, reprit Paul. J’ai dit toutes les idées, alors allez-y, sans inquiétude.
- D’accord, merci Monsieur. Si vous avez vu juste et je reconnais que vos hypothèses sont plausibles, les ravisseurs vont devoir attendre dans le système de Dénéria, pendant un temps indéterminé et surveiller l’émergence de notre flotte. Quel que soit notre point d’émergence, quelle que soit la vivacité de nos manœuvres d’approche, il est en effet probable qu’ils auront de nouveau tout loisir de se glisser entre les mailles du filet. Nous savons désormais que leur vitesse n’a pas besoin d’être très importante pour leur permettre de sauter ; à priori il suffit qu’ils soient assez éloignés de l’attraction planétaire. Il y a un autre point qui m’inquiète : Nous vous attendrons, sur la lune de Dénéria ; Or le système de Dénéria comporte en réalité trois lunes. La première, celle à laquelle nous avons tous pensé, abrite une petite colonie et les deux autres qui sont beaucoup plus inhospitalières, abritent d’importantes exploitations minières. En réalité nous ignorons à quelle lune ils font allusion et cela diminuera encore nos chances de réussite.

Le commandant Jhésom qui s’impatientait lui coupa la parole :
- Nous savons tout cela, Amilia, et on tourne en rond. D’autant plus qu’à ce compte là, ils peuvent être assez vicieux pour nous orienter vers une des lunes du système et nous attendre confortablement sur Dénéria, la planète mère.
- Oui Commandant, et ils peuvent aussi aller plus loin et abattre Ann, juste sous nos yeux, poursuivit-elle. Bref, une approche en force de la flotte n’a aucune chance d’aboutir. Il nous faut agir plus discrètement.
Cette fois, ce fut un autre officier qui intervint :
- Quelle que soit la discrétion dont nous ferons preuve, l’émergence d’une flotte comme la nôtre ne passe pas inaperçue !
- C’est pour cela que je propose de n’envoyer qu’un seul vaisseau, de taille modeste, équipé de nos meilleurs équipements furtifs et…
Ce fut autour de la table, un brouhaha dominé par l’indignation. La voix de Jhésom se fit à nouveau entendre :
- Vous n’avez pas trouvé de meilleure idée que de nous proposer de rompre l’unité de notre famille ! C’est contraire…
- … A tous nos principes. C’est exactement ce que j’ai voulu dire tout à l’heure en introduisant mon propos. Mais j’ai une idée pour limiter le risque et garder au mieux l’unité de la famille. Notre flotte quittera Janus et accélèrera au maximum de ses capacités pour franchir le seuil hyperluminique le plus vite possible, mais au lieu de calculer notre freinage pour repasser en subluminique à proximité de Dénéria, nous ferons en sorte de ralentir plus tôt.
- Vous voudriez que l’on s’arrête en plein espace intersidéral ?
- Oui, à environ un ou deux mois lumière de Dénéria. Ainsi même si un instrument de mesure était braqué juste au bon endroit, l’information mettrait ce même délai à parvenir aux observateurs. La flotte terminera son voyage en demeurant le plus près possible du seuil luminique.
- Cela signifie, reprit Jhésom, que nous devrons nous traîner dans l’espace profond, durant plusieurs mois, comme le faisait les astronautes terriens avant que l’on invente les moteurs Woo ?
- Absolument. A moins Commandant Jhésom, que vous ne soyez volontaire pour faire partie de l’équipage qui poursuivra sa route normalement et tentera d’aborder discrètement le système de Dénéria. En procédant ainsi le décalage temporel entre cet équipage et le reste de la flotte demeurera acceptable et le délai de route du gros de la flotte nous laissera, espérons le, assez de temps pour obtenir des informations.
Jhésom allait répliquer, mais Paul ne lui en laissa pas le temps.
- Bien, maintenant que vous êtes au courant de la situation vous allez pouvoir y réfléchir et si vous avez d’autres propositions à faire, nous les étudierons. Maintenant, je vais vous demander de me laisser, le Gouverneur de Janus m’a fait savoir qu’elle avait des informations et je souhaite prendre contact rapidement. Regagnez tous vos navires, et préparez les. La flotte doit être en mesure de quitter Janus au plus tôt. Capitaine Amilia, restez encore un peu à bord de l’Estel. Lorsque j’aurai terminé ma conversation avec Janus, j’aimerai que l’on étudie ensemble votre proposition. Elle est loin d’être parfaite, mais c’est bien la seule chose constructive que j’ai entendu…

Lorsque tous les officiers furent sortis, Paul verrouilla sa porte, se retourna vers le bloc holographique et demanda à être mis en contact avec le Palais du Gouverneur de Janus.
Quelques instants plus tard, l’image d’Iliam Jezora se tenait face à lui. Elle était assise derrière son bureau, là où Paul l’avait rencontrée, mais elle semblait plus petite, non pas en raison d’un défaut de l’hologramme, mais en raison de sa position. Elle était tassée dans son siège et son visage montrait fatigue et lassitude. Paul se rappela alors qu’il n’avait pas dormi depuis de très longues heures et supposa que malgré les années en moins, son apparence devait être semblable à celle du Gouverneur. Il vérifia rapidement que la transmission était sécurisée comme il l’avait demandé à son officier en charge des transmission et prit la parole :
- Vous avez essayé de me joindre, avez-vous des nouvelles pour moi ?
- Oui, mais sachez tout d’abord, que c’est peut être une des dernières fois que nous avons l’occasion de nous entretenir ensemble. Les évènements récents ont fait beaucoup de vague dans notre petit monde et le Sénat de Janus est en train de me pousser à la démission. Et comme je ne peux malheureusement pas leur donner tort, je vais devoir m’exécuter…
- Vous m’en voyez désolé, vous n’êtes pourtant pas directement responsable de ce qui est arrivé.
- Certes non, mais l’un de mes ministres est manifestement impliqué jusqu’au cou, dans un enlèvement crapuleux, une mutinerie et enfin la perte de douze croiseurs de combats et de la totalité de leurs équipage. En politique, je suis donc presque aussi coupable que lui !
- A propos de vos équipages, je n’ai pas eu l’occasion ou la décence de vous en parler lorsque nous étions à terre, mais sachez que je suis profondément désolé de ce qui est arrivé. Nous avons nous même eu à déplorer de nombreuses pertes dans l’attaque de notre cargo, et je comprend ce que vous ressentez. J’ai tout de même une bonne nouvelle à vous annoncer. Nos pilotes ont réussi à extraire vingt-trois de vos hommes des cellules de survie de vos croiseurs les moins endommagé. Nous prodiguons les soins d’urgence à ceux qui en ont besoin et nous vous les renvoyons par navette. Je vais demander à ce que l’on vous communique dès que possible les noms des survivants.
- Soyez en remerciés. Certaines familles vont prochainement recevoir un appel téléphonique qui sera bien plus joyeux que le précédent. Avez-vous également pu récupérer quelques une des dépouilles de ceux qui hélas…
- Récupérer ?
- Et bien oui, je pense qu’il est ainsi plus facile aux familles de faire leur deuil
- Je suis désolé, nous avons pour habitude de rendre nos morts à l’immensité de l’espace…
- Et nous pauvres planétaires avons pour habitude de les enterrer dans la terre où ils ont vécu ! Tant de choses nous séparent commandant...
- J’en suis désolé. Si vous souhaitez envoyer des équipes sur place, je donnerai instruction de vous laisser passer et de vous assister.
- Nous ferons donc ainsi… En ce qui concerne notre enquête, j’ai obtenu des informations qui pourraient vous intéresser. Elezard n’avait pas de famille, cela je le savais, mais ce que j’ignorais c’est que tout son passé est une coquille vide ! Etudes, parcours professionnel, tout était faux ! Vous devez vous étonner qu’un fantôme pareil ait pu devenir ministre de la défense…
- En effet, Madame, je m’étonne.
- Cet homme a bénéficié dès son entrée en politique, de nombreux et puissants soutiens, notamment au Sénat et dans l’armée, probablement tous complices ou corrompus. Nous sommes face au plus grand scandale politique qu’ait jamais connu notre monde et nous allons sûrement mettre des années à séparer le vrai du faux et à faire payer les responsables.
- Que vient faire le Temple dans cette affaire ?
Iliam Jezora eut l’air passablement troublé à l’évocation de la secte…
- Le Temple ? Pourquoi me parlez vous d’eux ?
- Ah c’est vrai, je ne voulais pas vous en parler en public. La lettre trouvée aux cotés de Milov était signée de la main de votre ministre et comportait le dessin d’un bâtiment stylisé, emblème du Temple. Qu’en pensez-vous ?
Le gouverneur de Janus IV, semblait encore plus tassée dans son fauteuil qu’au début de l’entretien :
- J’en pense que cela pourrait expliquer beaucoup de choses.
- A savoir ?
- Je ne peux rien vous dire de plus pour l’instant, mais… Oh et puis après tout d’ici deux ou trois jours j’aurai démissionné ou je me serai faite débarquer de mon poste, alors allons y. Par contre vous devez me promettre de me laisser vingt quatre heures avant d’utiliser d’une quelconque façon les quelques informations que je vais vous donner.
Paul n’hésita pas longtemps, le gouverneur lui semblait jouer franc-jeu avec lui :
- Vous avez ma parole et elle engage toute la famille de l’Estel…
- Bien. Ce que je vais vous dire pourrait me coûter beaucoup plus cher qu’une simple révocation de mon poste de Gouverneur, mais j’en suis arrivée à vous faire confiance. Contrairement à ce que croient ces vieux fossiles du Conseil de l’Union, le Temple n’a pas été complètement éradiqué suite à la bataille d’Ho’sin. Quant aux spatiaux, pardonnez moi, mais les familles ne s’intéressent qu’à leur monde clos et les échanges avec eux se limitent au commerce et au tourisme d’escale ; nos planètes pourraient se mettre à tourner à l’envers pas un de vous ne s’en rendrait compte ! Il se trouve que certaines planètes ont plus ou moins fermé les oreilles sur les bruits et les rumeurs disant que la secte perdurait.
- C’est une grave infraction à la loi de 3002 !
- Jusqu’à présent je pensais qu’il ne s’agissait que de quelques hurluberlus qui assouvissaient là leur penchant nostalgique. Il n’y avait aucun agissement manifeste, aucun activisme, et les gouvernements successifs de Janus pourront toujours dire qu’ils n’ont rien vu et aucun d’entre eux n’a eu de collusion avec la secte.
- Jusqu’à ce jour, Madame le Gouverneur, jusqu’à ce jour !
- En effet. Avec ce que vous m’avez appris, les pièce du puzzle se mettent en place. J’ai cru comprendre que votre famille avait pris une part prépondérante dans la destruction de la forteresse spatiale d’Ho’sin. Il s’agirait donc d’une vulgaire vengeance envers vous ?
- Cela y ressemble en effet.
- Mais quel organisation aurait consacré tant d’effort pour infiltrer un gouvernement, pour en perdre tout le bénéfice, uniquement pour assouvir une vengeance !?
- Des fanatiques, tels que les frères du Temps, Madame. Par le passé leurs semblables ont mené l’humanité au bord du gouffre ; ils vivent au delà de toute logique ; c’est bien pour cette raison qu’il ne faut ni chercher à les raisonner, ni accepter leur présence ; juste les combattre…
- Et être ainsi aussi fanatiques qu’eux ?
- Si nous en revenions à l’enlèvement de ma sœur.
- Vous avez raison, vous ne m’avez pas appelé pour un débat philosophique. J’ai une proposition à vous faire, mais j’aurai pour cela besoin d’une autre promesse.
- Ne me faites pas attendre, de quoi s’agit-il ?
- Lorsque je couperai cette communication, une malheureuse erreur de manipulation vous rendra destinataire d’un fichier comprenant les noms et coordonnées des principaux soutiens qui ont porté Elézard jusqu’à son bureau au ministère. Vous aurez quelques heures d’avance sur la commission d’enquête sénatoriale qui va se charger de gérer l’affaire et le scandale qui en découlera inévitablement. Ces gens, qui pour la plupart font partie de nos élites, sont probablement reliés d’une façon ou d’une autre à la secte des frères du Temps. Ils auront certainement des informations qui vous intéresseront.
- Pourquoi faites-vous cela ?
- Parce que j’ai été manipulé et piégé par cette crapule d’Elézard ; parce que cela me coûte mon poste et surtout parce que j’ai tenu à participer personnellement à l’équipe chargée de téléphoner aux familles de nos équipages présumés morts au combat. Cette dernière raison vous suffit-elle ?
Paul se contenta de hocher la tête et reprit
- Et quelle promesse souhaitez-vous m’extorquer ?
- Il y’en a plusieurs en vérité. Vous devez me promettre de ne pas révéler vos sources, je veux bien être virée, mais je ne veux pas finir mes jours en prison.
- Ne vous inquiétez pas pour cela. Ensuite ?
- Ensuite, vous devez me promettre d’interroger ces gens sans porter atteinte à leur intégrité physique…
- Nous ne sommes pas des barbares, Madame. Autre chose ?
- Et enfin vous devez me promettre de les libérer à l’issue de leur interrogatoire afin qu’ils soient à la disposition de la justice de Janus.
- S’ils sont reconnus coupables d’appartenance à une secte religieuse, la loi est formelle…
- J’enfreindrai au moins une dizaine de lois pour vous livrer ces informations ; vous pouvez bien faire de même.
- Vous m’en demandez beaucoup.
- C’est à prendre ou à laisser. Ai-je une nouvelle fois votre parole ?
Paul soupira, puis résigné il donna son assentiment à cette dernière condition, salua le gouverneur et coupa la communication. Comme convenu, quelques instants plus tard, l’Estel recevait une liste émanant d’une source inconnue, sur laquelle figurait une dizaine de noms.
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