Caillebotte & Caillebotte Musée Jacquemart 158 Bd Haussmann Paris 75008 Cette exposition événement évoque le lien tant familial qu’artistique qui unit Gustave Caillebotte, peintre, et son frère Martial, photographe. La mise en regard des toiles de Gustave et des photographies de Martial offre une lecture inédite des relations artistiques entre les frères Caillebotte.
ils sont miroirs :
les nouvelles possibilités offertes par la photographie qui aplatit le 3ème dimension et réduit les recherches de perspectives, offre au peintre Gustave des trouvailles osées avec la perspective : en particulier avec le tableau « les raboteuses de parquet » qui affiche ses débuts publics comme peintre, il soumit cette œuvre au Salon Officiel qui fut refusée, ce qui l'incita à exposer, soutenu par Renoir, dans le cadre -plus favorable- de la deuxième exposition du groupe impressionniste, ses œuvres cette huile conservée au musée d’ Orsay fut remarquée et appréciée, par son interprétation des perspectives et leurs rendu en clair obscur avec le contre jour de la fenêtre . la vision de la photo de son frère Martial lui a permis de cadre ce tableau en plein contre jour ; il a exagéré l’effet de la lumière qui inonde le plancher, contraste impossible avec les objectifs de l’époque.
Ils ne sont rien, ni personne l’un sans l’autre depuis la mort de leur demi frère René : ils s’unissent dans l’expression artistique pour s’évader de leur tristesse aliénante :
Gustave, ingénieur de profession, ne trouve de l’intérêt dans l’industrie que pour les sujets qu’elle lui offre : la construction des navires avec le détail de leur mécanisme et les portraits d’ouvriers cela fait dire à ZOLA : "Caillebotte a exposé Les Raboteurs de parquet et Un jeune homme à sa fenêtre, d'un relief étonnant. Seulement c'est une peinture tout à fait anti-artistique, une peinture claire comme le verre, bourgeoise, à force d'exactitude. La photographie de la réalité, lorsqu'elle n'est pas rehaussée par l'empreinte originale du talent artistique, est une chose pitoyable". Voilà comment la vision du photographe anéantit toute interprétation de la couleur et de ses nuances
L’hôtel particulier du musée Jacquemart est un cadre parfait pour ces 2 artistes fortunés, bourgeois et quelque peu conventionnels,
ils rejoignent ainsi les mécènes généreux du mouvement impressionniste, car ils ont été très appréciés par leur talent d’organisateur ; Pierre Auguste Renoir dès 1874 les aida à finaliser la 1ère exposition des Impressionnistes à Paris
A leur mort Renoir, prend les dispositions nécessaires pour que l’État accepte le legs des tableaux impressionnistes de Caillebotte & Caillebotte.
Ils ont tout partagé
Gustave et Martial Caillebotte partagent de nombreuses passions. Avec leur collection de timbres, ils deviennent des philatélistes de premier plan. Quand Gustave s’intéresse à l’horticulture, Martial le photographie à l’œuvre dans le jardin ou dans la serre. C’est ensemble qu’ils s’initient au yachting. Il se distingue dans tous ces domaines en remportant, par exemple, de très nombreuses régates sur les voiliers conçus par Gustave.
En peinture ou en photographie, ce sont ces centres d’intérêt communs que les frères Caillebotte représentent, restituant ainsi les multiples facettes de leur environnement. Par petites touches, et petites prises de vues , ils évoquent la douceur de vivre qui caractérise leur quotidien foisonnant, entre le nouveau Paris haussmannien : Résidant dans les nouveaux quartiers conçus par le baron
Cette exposition les représente parfaitement comme un portrait croisé qui dilue l’influence de l’un sur l’autre, alors que Gustave le peintre est plus doué que son frère et encore avec le recul et les progrès de l’art de la photo, peut être que le redu de l’image avec les premiers objectifs réduisaient les effets du photographe
En entrant dans leur intimité, à la croisée de la peinture impressionniste et de la photographie, cette exposition évoque l’univers artistique et intime des frères Caillebotte et nous interpelle aussi sur le rapport complexe entretenu entre la peinture et la photographie au XIXe siècle.
Exposition ouverte tous les jours de 10H à 18H, jusqu'à 21H30 le lundi. Gratuit pour les moins de 7 ans. Entrée valable 1 heure, temps de visite libre.
Nocturnes exceptionnelles jusqu'à 20 H les samedis du mois de juin.