Corie Aquarellise, Lejumeau idéalise...
Le jardinier
Est-ce le début d’une nouvelle ?
Mes doigts butinent le clavier de l’ordinateur
Il semblerait qu’une ondée de mots mouille la feuille blanche...
Clémence Depluie se pencha sur la terre noire du jardinet.
Délicatement, il en saisit une petite motte déjà à demi soulevée
Et sous laquelle son oeil attentif avait discerné la poussée
D’une plante précoce…
Apparut une petite pointe encore toute pale.
Ça allait surgir de partout, tout un feu d’artifices,
Ça allait gicler en fusées vertes, pleurer des larmes multicolores,
Juste le temps pour la plante de dire son mot et de mourir.
Il enleva avec précaution un petit caillou qui risquait de la gêner,
Ses mains avides de caresses avaient pour cela des gestes maternels
Et lorsque frôlant de ses paumes la fraîcheur de la terre,
Il sentait la pousse timide tendue dans son effort vers la vie,
Son cœur entier fondait de tendresse...
Sur la plante bande trônait l’étiquette.
Eh oui l’étiquette ! Clémence arracha l’étiquette
Puis s’adressant à la petite plante désormais anonyme :
« Au moins toi tu grandiras sans nom, tu seras la plus belle
Je t’ai rendu tout ton mystère au pays des plantes
Mais on t’arrachera sans doute, pauvre petite,
Croyant avoir à faire à une mauvaise herbe.
Il ne fait pas bon vivre ici bas sans étiquette ! »
Clémence ! Tu viens manger, c’est l’heure !
Eh oui, l’heure... Ce soir c’est décidé, il arrache les aiguilles du temps.
Ce midi flageolets vinaigrette en entrée, décidément
C’est la « faim » des haricots !
Comme on peut le constater, le cerveau de Clémence germe...
Un texte, une plante, même parcours, il faut leur laisser
Le temps de germer, de se nourrir et les arroser.
C’est ce qu’on a dit un jour à Clémence
Et depuis, il cultive des pensées le jardinier !