Marino peint, Lejumeau dépeint
Mon bel Oriental
Qu’il y a longtemps de cela…C’était amusant d’être jeune
Et d’approcher l’amour pour la première fois
Avec un bel appétit, une soif d’aventures.
C’était comme le grand commencement d’un événement.
Il y eut des heures de belles et vibrantes émotions…
C’est une photo d’un tableau que je viens de recevoir qui remue
En moi ce souvenir. Elle m’arrive d’un amour
Qui fit naguère incursion dans ma vie d’adolescente.
J’ai bien changé m’écrit-il et je t’imagine…
Il parlait avec fierté un Français intelligible.
Il avait un art merveilleux de me parler de lui
Il organisa pour nous de belles promenades
Commentées avec une imagination tout orientale.
Vous souvient-il mon amie, m’écrit-il
Quand vous n’étiez qu’adolescente, du stylo
Avec lequel vous fîtes, ce billet que je relis aujourd’hui.
Il se piquait de poésie, s’ornait de galanterie
Vous rappelez-vous :
« Les paroles ont un charme magique, les paroles sont des vivantes.
Elles demeurent avec une force tyrannique, flottant autour de nous. »
Et cette phrase :
« Ceux qui ont aimé profondément tiennent,
Alors même qu’ils ont disparu de cette terre,
Par un charme invincible ceux qui restent."
J’ai eu de vos nouvelles, par un ami de la poésie
Il m’a dit que vous teniez aujourd’hui un pinceau
Et que vous répondiez toujours aux messages.
Parlez-moi encore de nous, voulez-vous
Et s’il faut qu’un troisième soit de notre compagnie,
Que ce soit celle de votre pinceau !
Il n’y a pas d’âge pour aimer, pour colorer la vie
Il faut croire à cela, comme au pouvoir des mots.
Il n’a pas changé, et je l’imagine…
Il organise pour nous de nouvelles promenades
Il a de l’imagination, mon bel Oriental !