La toile
Toile blanche, tu m'attire et m'inquiète à la fois,
Saurais-je te donner, ce qu'il y a en moi ?
Visages, émotions du monde qui m'entoure,
Source intarissable de révolte et d'amour.
Chaque vie est unique et tout parcours aussi,
Mes pinceaux et mes mains, se lancent un défi,
Ne surtout ne pas trahir, l'âme aperçue d'un enfant,
D'un homme ou d'une femme, captée un court instant.
Les droits de l'homme, nous ont tous déclaré égaux,
Intention très louable, utopique tableau,
Quand des milliers se meurent et n'ayant rien vécu
Qu'une triste misère, d'autres dorment repus.
Je n'ai aucun pouvoir, messieurs qu'on nomme grands,
Sinon la liberté, de peindre tous ces gents,
Qu'ils soient bruns, noirs ou blancs, au fond qu'importe peu,
Mais prenons quelques instants, pour les regarder mieux.
Toile blanche, tu m'appelle et me suggère encore,
L'énigme d'un regard ou la beauté d'un corps,
Déposer la lumière qui perle au bord des cils,
Ou sublimer ces rides, qui racontent nos vies.
Danielle Bellefroid