Clode déballe sa boite de couleurs
Lejumeau son carnet de notes
Des vagues d’herbes déferlent sous le caprice du vent
Le paysage est un enchantement
Les vaches qui le parsèment
Deviennent sous l’action des nuages
Délicieusement bleuâtres
Les chemins sont bordés de genêts, une haie d’or
Un joyau irréel dans l’écrin de l’Aubrac
Des vaches passent...
Elles vont retrouver le pré et les barbelés
L’une d’elles porte à l’oreille un numéro « 2992 »
La numérotation serait-il devenu le langage de l’homme
La beauté de ces vaches ne sera jamais assez célébrée.
Jamais le regard ne les caressera assez
Et peut -être une part de leur beauté est-elle faite
De tous ces regards qui s’y sont incrustés
Elles se détachent avec une telle fierté sur l’horizon.
Leur élancement est si harmonieux
Qu’elles communiquent le sens de la perfection
Le ton de leur robe change avec les heures du jour.
C’est le soir qu’elles sont le plus magnifiques,
Comme le teint sous les lustres
Quand la beauté n’est plus celle du printemps
Mais de l'émouvante arrière-saison
Il ne faut pas se contenter d’un seul regard
Il faut les multiplier et quand le soir tombe,
Il convient de s’asseoir à quelque distance
Et de voir entre les arbres le couchant s’embraser
Et sur la toile, la vache de Clode se coucher.
Une toile de rêve où tous les tons se courtisent
Pour aboutir à un ensemble rare si parfait de cohésion
Que l'on ne pourrait enlever une touche sans anéantir le tout.