Une "tit gravure" sur cuivre....

Une tit gravure sur cuivre, ça vous dit.
Il faut bien utiliser ce post autre technique.
Je vous présente donc une de mes toutes premières gravures.
Le sujet de ma création. J'avais fait un lavis pour les besoin d'affiche d'une de mes expos.
De ce sujet, j'ai fait également une huile, à l'apoque et ensuite cette gravure encadrée 40 x 50, gravure seule 22 x32.
Clair de Lune sur la lande

Très très polyvalent !

C'est toute une autre technique la gravure, et j'imagine que sur cuivre ça ne doit pas être évident !!
Encore Bravo Msieur Jacou ! :lol!:

Magnifique Jacques ; c'est que tu es bourré de talents !

A oui, ça c'est encore autre chose!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!Mais par gravure, tu entends avec de l'acide? C'est une eau-forte? Excuses-moi, Jacou, je n'y connais rien de cette technique............C'est très beau et très intéressant....................Pourrais-tu développer un peu cette réalisation? Pour que je comprenne comment on procède?
Non pas que je veuille m'y mettre, c'est trop compliqué pour moi, mais la technique m'interesse. Pour savoir. Merci..............

Monsieur Jacou, respect ! Universel cet homme ! :cyclops:

La gravure sur cuivre c\'est un peu compliqué au début mais c\'est passionnant.
Nous avons un atelier au sein d\'un club artistique des Armées.
J\'y ai eu une initiation et lorsque l\'on a pigé, on peut se passer d\'un animateur qui a eu le mérite de nous avoir donné la première leçon et qui nous a très vite laissés.
Notre séance hébdomadaire depuis 99, 40 séances en tout par an a fait de nous de vrais autodidactes.
Très vite, j\'ai aidé et initié plusieurs de mes amis. apprendre soi-même et faire comprendre le procéssus est motivant.
L\'eau-forte, la pointe sèche, l\'aquatinte, la manière noire, le vernis mou, n'ont guère de secrets.
Chacun cherche et trouve vite son chemin dans ces pratiques.
Pour moi, c\'est l\'aquatinte.
Un de mes amis que j\'ai initié est spécialisé dans la manière noire et il est très très fort.

Voilà pour les débuts.
Prendre une plaque de cuivre, la nettoyer, la vernir, y reporter un dessin à l\'envers, retracer ce dessin à la pointe sèche, mettre la plaque dans un bain d\'acide, le perchlorure de fer, 25 minutes, nettoyer sa plaque pour enlever le verni, .
Sur la plaque propre, on peut travailler les ombres et lumières, avec ou sans acide...
ensuite, encre la plaque propre, l\'essuyer, et tirer à la presse sa première épreuve d\'essai stresse un peu, le résultat est attendu, nous aavons ainsi fait notre première eau-forte.

De celle-ci, nous nous lançons dans l\'aquatinte.
En partant de la plaque gravée, au sortir du premier bain, on va faire venir les blancs, gris clairs, gris plus soutenus, foncés et noir, en protégeant la plaque à chaque étape par du vernis liquide, successivement après un nouveau bain à l\'acide .(Après le vernis mis en premier pour protéger les blancs, on pulvérise de la colophane que l\'on chauffe, elle va adhérer à la plaque en un nombre infini de points...ce qui donnera cet aspect satiné du travail de gravure).
Au final, nettoyage et tirage. d\'autres actions sont entreprises pour parfaire le travail avec des outils manuels, pointe-sèche, mollette, grattoir, brunissoir etc....

Merci beaucoup Jacou, tu es un puits de connaissances ! Tes explications sont claires et bienvenues, car il y en a beaucoup d'entre nous qui ne connaissons pas les techniques, moi le premier.
Aussi, lorsque tu te sens le courage comme ici présent, de développer tes passions, ne te gêne pas, c'est un régal ! ;)

j ai loupe ce post normal j avais plus de connection internet mdr super bonne idee jacou merci ca nous interresse

Merci de ta réponse Jacou, c'est formidable d'arriver à suivre ce déroulement...............C'est en effet un drôle de boulot, et pas à la portée de n'importe qui..................Evidemment artiste au départ, mais ça ne suffit pas!!!!!!!!!!!!!!!Quelle minutie, et quelle patience!!!!!!!!!!!!!!!!!
Mais le résultat est là.............Bravo Jacou.............Mais effectivement, ce n'est pas pour moi, vu ma patience......quoi que, si on y assiste, ce ne doit pas être pareil, je pense qu'on doit facilement attraper le virus..........C'est tellement interessant....................
Merci encore.

Ouah, c'est super difficile mais c'est super beau !!!! :roll:

Que de talents!!

Merci pour les explications si bien détaillées :D

Je me permets de faire remonter ce post.

En effet, nous avons eu par M.P un échange sur "La gravure sur Cuivre".
Intéressée por cette technique, Darnal me conseillait d'en parler sur le Forum.
Je savais avoir déjà écrit un "truc" sur ce "machin" et je l'ai recherché.

Je vous le livre donc...

Pour ma part, je ne pratique plus.
Le déplacement en voiture de mon domicile à l'atelier, et retour, même une seule fois par semaine, cette trentaine de km A/R en ville me pesait, les deux heures au volant aussi et le tout me démotivait.
De cette activité, je conserve une bonne cinquantaine de gravures tous formats, toutes techniques et le souvenir d'excellents moments passés à agir, former, exposer et offrir le fruit de cette passion.
Mes plaques de cuivre ont été pour beaucoup d'entre elles offertes à des amis, encadrées, offertes à la famille lors de Noël. Seules une 10 aine me restent.... en héritage pour nos enfants.

Dans le cas où vous aimeriez quelques éclaircissements supplémentaires, je répondrai Présent.

c'est très intéressant Jacou; on aimerait bien les voir tes autres aquatintes...!

J'ai toujours adoré voir des gravures sur cuivre ! Je trouve ça sublime presque même quand c'est moche (au moins la plaque elle-même qui m'enchante souvent plus que son résultat sur papier !) !

Par chance... le procédé me semble trop long et périlleux pour mon impatience... Ouf, je ne m'éparpillerai pas avec ça (enfin... croisons les doigts....) !!!

Partante malgré tout pour en voir et savoir plus

Tu as bien fait Jacou ..c'est super et je me posais plein de questions au sujet de cette technique me voilà gâtée ..tout cuit dans le bec !!

Vous avez eu l'explication de la gravure NORMALE soit directe en faisant un dessin à l'envers sur une plaque vernie (vernis dur). Pour ce faire on utilise une pointe sèche....(se reporter sur mes photos, elle y figure)
...ou, utiliser un calque toujours à l'envers, avec papier carbone. Retracer le dessin avec la pointe sèche. Le vernis s'en va sous la pression de la pointe d'acier et, au trempage dans l'acide, le dessin s'incrustera dans la plaque.

Au vernis mou, cette matière est fragile. (une pression d'un bout de doigt serait imprimable !).
On peut utiliser la presse en intercalant entre le plateau et le feutre, la plaque de cuivre vernie sur laquelle on aura disposé différents matériaux minces...bout de papier, tissus, gaze, feuillage, pétales de fleurs, cartons ajourés, cuirs, écorce, épis etc etc selon les motifs choisis.
Sous la pression, ces matières vont laisser leur marque dans le vernis. On enlève les "intrus" et conserve intactes ces marques. Le passage dans un bain d'acide laissera l'incrustation du motif dans la plaque.

Ou, si l'on préfère on reporte un dessin à l'envers à l'aide d'un calque. La pression légère du crayon à papier sur le tracé du dessin laissera la trace sur le vernis de la plaque (le vernis s'accroche au papier du calque). L'acide ensuite fera le reste.
Pour ma part j'utilisais cette dernière méthode.




Vernis mou...D'après une aquarelle de P. SIGNAC. Réalisation personnelle.

Merci Jacou de tes recherches et de tes posts sur le sujet : j'ai tout relu...c'est vraiment une technique particulière...Les résultats sont magnifiques,( bien dommage que je ne m'y sois pas penchée plus tôt). L'acide dégage-t-il des émanations ? et autre question : quelle pression minimale pour obtenue un résultat ?

un bien beau résultat
mais beaucoup de travail et de passion, pour cela, semble-t'il!
c'est magnifique

Dans l'atelier de gravure, Simone, toutes les odeurs se mélangent. Ce n'est pas l'air pur des montagnes, mais la touche d'acide mélangée à celle de la térébentine , grâce à la fenêtre souvent ouverte, faisait que l'on n'y prêtait pas trop attention.
Oui, ça sentait un peu, gorges et poumons supportaient.

Pour la pression mini ou maxi... la pression du rouleau sur la table se réglait sans compteur et avec deux poignées à visser, une de chaque côté du rouleau. Nous veillions à l'équilibre d'un bord par rapport à l'autre et à "l'habitude" nous y arrivions fort bien.....
Celui qui faisait de la linogravure, desserrait le rouleau, le support étant plus épais que le cuivre.... celui qui souhaitait faire un vernis mou, équilibrait le serrage selon son besoin etc....
Nous arrivions ainsi à réaliser dans de bonnes conditions nos travaux personnels dans une bonne entente.....(je ne me privais pas de narguer les uns ou les autres et tous riaient...c'était pareil pour moi quand j'étais la cible des gentillesses)

C'était une époque.....je ne vais plus à l'atelier maintenant.

Un peu de nostalgie Jacou ? je te suis... bien que ce qui est pris n'est plus à prendre ! merci de tes précisions, encore une chose que j'aurais aimé faire...de ces choses laissées en attente "pour la retraite"... De plus j'ai pas mal de plaques de cuivre laissées par mon fils et je me demandais si je pouvais me lancer. Là il faudrait que je fasse cela dehors, alors attendons le Printemps...sait-on ? dans l'immédiat je vais aller voir si il n'y aurait pas un atelier ouvert dans ma ville - particulièrement pour la presse - merci encore. Bises à toi.

Avec tes plaques de cuivre, sans acide et simplement tu peux encore "tirer " quelque chose.

La Pointe sèche :
Avec une pointe d'acier, tu graves directement sur la plaque par des traits plus ou moins profonds, des hachures, des stries, des ombres plus ou moins portées avec de la toile èmeri de grosseurs de grains différentes.
Faire étalage de ta fantaisie.
(Lorsqu'il s'agit d'un dessin ordonné..;fleurs, place de village, vieille maison, portrait etc....veiller à le faire à l'envers pour le trouver après tirage à l'endroit).
Les stries seront à "ébarber" selon le souhait.
2ème et dernière opération....encrage, essuyage et tirage directement.
NB :On ne passe pas la plaque dans un bain d'acide, on ne la protège pas avec du vernis dur ou mou.

Au bout du chemin. Pointe sèche "sur plastique", tirage papier.

C'est vraiment très joli comme résultat !!
Ca doit demander beaucoup de patience aussi !!

Bravo !

Je sens que je vais essayer cela...sur une de mes plaques en cuivre ! soyez indulgents (et pas pressés) pour le résultat ! merci Jacou.

pas mal comme occupation et technique.... et pi ca donne bien

Je vous présente les différents "outils" du graveur. Parmi ceux-ci vous en avez deux qui servent à pratiquer

La MANIERE NOIRE..... C'est la reine des gravures à laquelle de très grands peintres impressionnistes se sont adonnés.

Il s'agit de 'grainer' une plaque de cuivre à l'aide d'un berceau. C'est un outil d'acier cranté à la lame en demi-lune.
Faire osciller de droite à gauche cette lame sur la plaque d'un bord à l'autre, de haut en bas en stries serrées, dans tous les sens,en long, large, travers gauche, travers droit et on recommence pendant des heures. La plaque parfaitement travaillée vas retenir dans une multitudes de creux l'encre . Passée à la presse vous obtiendrez un ton satiné de la couleur de l'encre passée.
Le but n'est pas là.
IL s'agit ensuite, de travailler cette plaque et de faire naître des blancs, grisés.
Le brunissoir /grattoir l'outil courbe d'un côté et aux arrêtes vives de l'autre vous le permet.
Passer et repasser sur la plaque la partie de dessin qui doit être blanche ce brunissoir, ecrasera les grains, polira le cuivre à cet endroit et lui fera retrouver cette partie lisse et brillante....qui ne retiendra pas l'encre.
Oui, vous avez tout compris. En lumière votre sujet va s'épanouir.
(Je n'en ai fait que deux mais j'ai initié un de mes amis à cette technique, il l'a préférée à toutes les autres et est devenu un super bon spécialiste).








Voilà, mes chers amis....Vous en savez maintenant un peu plus sur la gravure.
J'ai pratiqué en autodidacte toutes ces techniques, sauf les deux premières séances de débutant.
J'ai formé quelques amis membres du club Gravure du CSA S.O à Bordeaux -Club de l'armée- Une fois par semaine pendant 10 ans, à la pratique de la gravure.

Le résultat est magnifique Jacou : la coiffe bretonne me séduit beaucoup ! Par contre là, la technique prend toute sa place...et je doute de jamais arriver à un tel résultat. C'est très attirant mais je vais laisser mûrir dans mon esprit, nous verrons... Félicitations à toi, tu touches à tout avec beaucoup de succès ! c'est peut-être plus facile pour un maître-queux que pour une ex-gratte-papier ? sait-on ? merci à toi.