Barbad au pinceau, Lejumeau au stylo
L’orage
Le baromètre hésitait entre pluie et variable.
Le vent se leva
Le premier grondement roula longtemps
Et se déchira dans un claquement diabolique.
Des rafales de pluie mêlées lacérèrent la façade de la maison.
Ces grandes gifles, accompagnées de flashes et de tambours,
Prenaient une dimension extraordinaire.
Il était huit heures du matin.
Le rosier buisson à fleurs simples se couchait.
Le ciel s’obscurcit à nouveau.
Un nuage de grêle s’abattit sur nous.
Des grêlons comme des billes.
Heureusement, l’averse ne dura que deux minutes,
Laissant fondre dans l’herbe ses cristaux blancs.
Puis le calme revint.
L’horizon s’éclaircit.
Les voitures bleues de l’E.D.F couraient la campagne,
Sortaient de tous les carrefours les échelles s’étiraient,
Se repliaient, les gyrophares balayaient les routes.
Je ressentais une impression étrange.
La fin d’un combat, le pansement des blessures,
Un goût d’après-catastrophe, un sentiment de paix aussi,
En voyant fuir au loin l’orage.