Un tableau de Danielle Bellefroid avec des mots de Daniel Lejumeau
Cela me prend soudain certains jours
Je ne sais ni pourquoi, ni comment
Peut-être parce que la nuit,
J’ai rêvé d’un être de lumière et d’or
Ou parce que j’ai vu, la veille chez des amis
Une personne qui m’a séduit.
Alors je commence à manipuler mes petits tubes de couleur.
J’aime leurs noms nobles et charmants,
Inscrits sur leur ventre aplati :
« Rouge de Venise, bleu azur, vert Véronèse »
J’aime la goutte qui fait déborder le vert,
La tache malencontreuse qu’il s’agit de transformer
Nous voilà bien loin de l’amour, mon sujet de chaque jour.
Eh bien non, peindre c’est l’amour encore,
Avec ses notes franches de vert espoir et de rouge volupté,
Avec ses demi teintes, ses grisailles, ses ombres.
Ce sont alors des sentiments que je mélange
Et qu’un peu de mon cœur même vient se poser sur la toile blanche.
Un peu d’ocre jaune ici, souci.
Là, un peu d’outremer, esprit d’aventure.
Ne trouvez vous pas que ce carmin a la couleur du baiser
Amis de la base de loisirs
Vous suivez la caresse du pinceau avec une attention respectueuse.
En sachant que vous avez devant vous un artiste amoureux.
Approuverez, goûterez-vous ce rapport de tons.
De ce tableau de vie
Qui a pour nom les « Les Valentins »