La craie de Pomme Kannelle, le stylo de lejumeau
et
Mélancolie
La rosée de l’être
Un mélange créateur entre l’encre et l’eau…
Elles sont une calligraphie de l’émotion,
Elles parlent en s’écoulant vers un ailleurs
Qui est déjà un au-delà de leur existence.
Elles donnent leur temps de parole au silence
Disent précisément ce qui ne se raconte pas, ne se raconte plus,
Ce qui ne se dit pas encore, dans une éloquence silencieuse.
Comme des prières muettes qui se font par les yeux
Et comme elles parlent du cœur
Elles s’en vont aussi droit au cœur
C’est pourquoi elles sont touchantes, clairement visibles.
Elles sont l’expression d’une sensibilité.
Une précipitation de pensées, une signature.
Elles sont à la vie, ce que la ponctuation est à l’écriture.
Elles retiennent l’esprit en silence,
Interrompent tout discours, même celui de la musique
Leur claire transparence leur évite une description
L’invisible s’écrit sur nos visages.
Elles sont une chose précieuse.
On dit que le monde est né, de celles d’un Dieu
Nous ne comprenons pas pourquoi nous pleurons
Car nous pleurons quand précisément nous cessons de comprendre.
Si les larmes sont pour certains les premiers mots de l’enfance,
Elles ne font jamais pourtant de l’adulte qui pleure un enfant
Les larmes ne coulent pas, elles s’écoulent
Elles n’expliquent rien, parce qu’elles ne savent rien
Elles sont une passion de l’âme
C’est la rosée de l’être.